RESUME EXECUTIF
La santé de la mère et de l'enfant est au centre des priorités du gouvernement centrafricain. Cependant les efforts consentis pour améliorer la santé de la population en général et de la mère et l'enfant en particulier, ont donné des résultats qui sont encore en deçà des espérances.
Récapitulatif des formations sanitaires de la zone du projet
Dans toute la zone du projet, on dénombre trois cent trente-trois (333) formations sanitaires (FOSA) dont deux cent soixante et treize (273) sont effectivement fonctionnelles au moment de l'enquête et soixante (60) non fonctionnelles. La totalité de ces structures sanitaires se répartissent essentiellement entre le secteur public (83,9%) et le privé confessionnel (13,9%).
Effets de la crise
Plus d'un tiers (18,8%) des FOSA ont subi des dégâts liés à la crise dont notamment la destruction partielle des locaux, le pillage des matériels et médicaments.
Ressources humaines
La plupart des FOSA manque de ressources humaines : seulement 36,6% des formations sanitaires disposent d'au moins un personnel qualifié. Cette situation est encore plus marquée dans les postes de santé (8,7%) qui pourtant, en raison de leur importance numérique, desservent la plus grande partie de la population.
Offre des services
Concernant la santé maternelle, l'offre de services de consultations prénatales et post-natales et d'accouchement est quasi-universelle dans toutes les régions et toutes les FOSA visitées. Par contre, très peu de CS sont à même de gérer les complications liées à l'accouchement (8,9%), de réaliser les opérations césariennes (8,9%) et l'accouchement dystocique (11,3%) bien que cela rentre dans leur paquet minimum d'activité.
En matière de santé infantile, 81,8% des Hôpitaux, un peu plus de tiers des CS (34,7%) et 16,7% des PS possèdent une unité nutritionnelle thérapeutique permettant de prendre en charge les cas de malnutrition. Le service de vaccination est disponible dans 58% des PS, 79,8% des CS et dans tous les hôpitaux.
Toutefois, la mise en œuvre des stratégies avancée n'est pas systématique; parmi les FOSA offrant la vaccination, on dénombre encore 6,2% de PS, 7,3% de CS et 8,2% des hôpitaux qui ne pratiquent pas la stratégie avancée.
Moins de la moitié des structures sanitaires (47%) disposent d'un laboratoire fonctionnel d'examens biologiques. Les PS sont les plus dépourvu de service de laboratoire, ce service est disponible que dans 22,5% des FOSA de cette catégorie.
Cout des services
De tous les services offerts, la réalisation de la césarienne et les accouchements dystociques sont les plus couteux. Dans les hôpitaux, en moyenne la patiente paie 21 642 francs CFA pour la césarienne et 7500 pour un accouchement dystocique; dans les Centres de santé, ces montants sont respectivement de 20071 et 2111 francs CFA.
Il est constaté que la gratuité partielle ou totale des soins pratiqués se fait dans 46% des établissements sanitaires.
Equipements de base
Globalement les FOSA fonctionnent dans un état de dénuement. La situation des CS et PS est encore plus déplorable. Ainsi l'ensemble des huit matériels de base n'est disponible que dans 2,9% des PS, 15,3% de CS et 72,7% des hôpitaux.
De tous les matériels de stérilisation par procédé physique, la marmite non électrique avec couvercle est celui que l'on retrouve fréquemment dans les PS (6,5%) et CS (21,8%).
Les équipements essentiels de consultation possédés par un nombre assez élevé de FOSA sont les gants d'examens (68,9%) et le mètre en ruban (72,9%) comparativement au le stéthoscope obstétrical et le tensiomètre avec un pourcentage chacun de 61,2%.
De même, peu de structures sanitaires possèdent la totalité des matériels de base d'accouchement. Le partogramme, le dilatateur utérin et la boite d'accouchement sont les équipements les plus rares dans les FOSA en particulier les CS et les PS.
S'agissant des matériels des soins obstétricaux d'urgence, dans les hôpitaux, l'appareil manuel d'aspiration intra-utérine (54,5%) et la boite d'intubation pédiatrique (45,5%) sont moins disponibles que les autres matériels. La situation est cependant critique pour les CS dont la majorité ne possède pas les matériels de base permettant d'offrir correctement les soins obstétricaux. En effet, dans aucune région, la proportion des CS possédant chaque équipement ne dépasse 20%
En matière de la chaine de froid, les hôpitaux sont relativement mieux équipés et possèdent la totalité des matériels. Ce n'est pas le cas pour les Postes de Santé et des Centre de Santé dont au plus 40% des FOSA disposent de thermomètre pour vaccin et de réfrigérateur.
Dans l'ensemble de la zone du projet, les formations sanitaires sont sous-équipées en moyens de transport pour la référence des urgences : seulement 8,4% des FOSA en disposent. La situation est également déplorable quant à la disponibilité des radios CODAN opérationnelles, cet outil de communication n'existe pas dans la quasi-totalité des structures sanitaires.
Médicaments
La disponibilité des médicaments essentiels de base a été appréciée à travers huit (08) molécules présentées sous douze (12) formes. Seulement 14,5% des PS possèdent les huit (8) molécules de base tandis 29,8% des CS sont pourvus du stock des huit (8) molécules de base.
Concernant les antipaludiques, très peu de Postes de santé (12,3%) possèdent la totalité des quatre. Dans les Centres de Santé, un peu plus d'une structure sur trois (38%) possède la gamme des quatre antipaludiques.
Globalement, 18,8% des PS et 38,7% des CS disposent de tous les vaccins PEV dont le stock est disponible dans tous les hôpitaux.
En général, la disponibilité des contraceptifs dans les FOSA de la zone de projet est significativement limitée en termes de diversité car 98,5% des structures sanitaires ne disposent pas de l'ensemble de six contraceptifs en stock.
Financement et gestion des FOSA
Concernant les ressources, le recouvrement des coûts représente 35,6% du montant total du financement des FOSA, la part de l'Etat n'est que de 13% et les partenaires supportent près de 51,4% du financement des FOSA.
Sept FOSA sur dix disposent d'un comité /conseil de gestion (COGES) dont la plupart (79%) ont fonctionné au cours des douze derniers mois. Mais très peu de COGES (5,7%) sont composés de toutes ces entités représentatives de la société.
Système d'information sanitaire
Le système d'information sanitaire n'est pas au point dans la zone du projet même si certains rapports d'activité sont disponibles dans un grand nombre de formations sanitaires. Ainsi, 49,5% des établissements de santé possèdent des rapports mensuels d'activité du PEV, presque 71,4% ont le rapport sur la surveillance épidémiologique des maladies à déclaration obligatoire et 27,1% ont le rapport sur le VIH/SIDA et pour la SINIS 73,6%.